La chronique boursière

04/04/2022

Prudence légitime…

Les marchés actions restent campés sur leurs positions et s’inscrivent dans la continuité de la semaine dernière. L’espoir d’une avancée dans les pourparlers entre Russes et Ukrainiens en vue d’un cessez le feu même temporaire prévaut toujours mais la persistance d’une inflation élevée et le moindre soutien monétaire des Banques centrales qui se profile freinent les velléités acheteuses. En effet, la Russie commence à réduire l’activité militaire en direction de Kiev et les négociations sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l’Ukraine avancent. Sur le terrain, en revanche, la situation est dramatique et le bilan humain s’alourdit chaque jour davantage appelant à plus de fermeté et de sanctions de la part des Européens vis-à-vis de la Russie dont celle d’un arrêt des approvisionnements en hydrocarbures évoquée par plusieurs pays. Dans ce contexte délicat, la prudence est légitime et les initiatives peu marquées. Les indices européens progressent toutefois de l’ordre de 1% alors que Wall Street est quasi stable, pénalisé par les anticipations plus agressives de resserrement monétaire qui se sont traduites par une inversion de la courbe des taux avec un rendement à 2 ans à 2,45% et celui à 10 ans à 2,40%. Cette configuration est généralement annonciatrice d’une récession dans les 12 à 18 mois suivants. Par ailleurs, la confiance des ménages continue de se dégrader avec les craintes sur le pouvoir d’achat liée à la flambée des prix de l’énergie même si ceux du pétrole ont sensiblement baissé la semaine dernière avec l’annonce par les Etats-Unis de la mise sur le marché d’un million de barils supplémentaires par jour pendant 6 mois.

Alors que de nouvelles discussions devraient se tenir cette semaine en Turquie entre homologues russes et ukrainiens, l’actualité économique sera marquée par les minutes des dernières réunions du FOMC et de la BCE. Nous prendrons également connaissance en zone euro des chiffres de la production industrielle et de l’indice PMI des services. Aux Etats-Unis seront communiqués l’ISM des services ainsi que les demandes hebdomadaires d’allocation chômage après le très bon rapport mensuel sur l’emploi du mois de mars…

Michel Douin
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