La chronique boursière

08/04/2024

L’inflation n’a pas dit son dernier mot…

Si la tendance de long terme à la désinflation n’est pas invalidée, les épisodes de regain inflationniste sont modérément appréciés d’autant plus qu’ils s’accompagnent d’indicateurs de bonne santé économique, surtout outre-Atlantique, à l’image du dernier rapport mensuel sur l’empli publié vendredi. En l’espèce, il devient difficile d’imaginer que la Réserve fédérale américaine valide une première baisse de ses taux directeurs au mois de juin. Or cette décision attendue constitue un des principaux leviers des marchés actions ces derniers mois. Par ailleurs, le regain des tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, a constitué un frein supplémentaire à la prise de risques ce dont ont profité l’or et le pétrole, qui cotent respectivement plus de 2 300 dollars l’once et 90 dollars le baril de brent. Dans ce contexte, les rendements souverains se sont appréciés assez sensiblement au-delà de 4,40% pour le 10 ans américain et 2,40% pour le bund, en lien avec l’hypothèse d’un report du calendrier de baisse des taux des Banques centrales américaine et européenne, cette dernière étant désormais plus légitime à intervenir en premier au regard d’une économie moins dynamique, et des craintes d’un dérapage des déficits publics. Ainsi, le début du trimestre s’inscrit dans le rouge avec le S&P 500 qui affiche un repli hebdomadaire de 0,95%, le Nasdaq de 0,80%, le Stoxx 600 de 1,24% et le CAC 40 de 1,76%. Sur le front des secteurs, l’énergie et les ressources de base se distinguent favorablement tout comme les banques alors que l’immobilier et le commerce de détail demeurent mal orientés.

Cette semaine, outre la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi, nous surveillerons aux Etats-Unis l’indice des prix à la production et à la consommation pour le mois de mars, les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale ainsi que l’indice de confiance de l’Université du Michigan. Nous prendrons également connaissance des premiers chiffres trimestriels de certains poids lourds de la cote américaine comme JPMorgan, Wells Fargo, BlackRock, Citigroup, State Street et Delta Air Lines et en Europe de ceux de Givaudan, Tesco ou encore Publicis…

 

Michel Douin
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