La chronique boursière

27/06/2022

Détente sur les taux…

La possibilité d’une entrée en récession de l’économie américaine évoquée par Jerome Powell et la publication des anticipations d’inflation à moyen long terme de l’Université du Michigan, ressorties inférieures aux attentes, ont provoqué une détente généralisée des taux souverains, avec le rendement du 10 ans américain revenu proche du seuil des 3%, alimentant le fort rebond des valeurs de croissance, notamment du luxe et de la technologie. Mais ce sont davantage les considérations techniques et l’absence de densité des volumes qui ont permis le rattrapage des marchés actions en fin de semaine car il est difficile à court terme de décrire une orientation directionnelle. Selon nous, la tendance demeure fragile et l’espoir d’un moindre interventionnisme des Banques centrales peu envisageable dans le contexte actuel. En effet, la lutte contre l’inflation est prioritaire car cette dernière demeure bien ancrée et le ralentissement de l’activité illustré par les enquêtes PMI et le climat des affaires en Allemagne incite toujours à la prudence d’autant plus que la volatilité devrait rester de mise à l’approche de l’ouverture de la saison des résultats du second trimestre. De fait, l’attention des investisseurs s’est déplacée du risque inflationniste au risque de récession alors que les deux prédominent, ce qui a justifié les arbitrages décrits plus haut au détriment de l’énergie, des matériaux de base et l’automobile. Dans ce contexte, l’indice parisien affiche une hausse hebdomadaire de 3,24% alors que Wall Street progresse plus significativement car moins affectée par la crise énergétique qui frappe l’Europe en raison de la guerre en Ukraine. A noter que le pays a reçu cette semaine l’approbation des 27 pour une candidature à l’Union européenne malgré la dégradation de la situation.

Cette semaine, nous prendrons connaissance aux Etats-Unis des commandes de biens durables, des promesses de ventes de logements, de la troisième estimation du PIB du premier trimestre, des dépenses des ménages, de l’ISM manufacturier, de l’inflation PCE et enfin de l’indice de confiance des consommateurs américains, principal moteur de la croissance…

Michel Douin
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