La chronique boursière

24/12/2018

Les marchés peu à la fête…

A la veille de Noël, les marchés font grise mine. Les indices internationaux abandonnent encore du terrain et notamment la locomotive américaine, emportée par un flux de mauvaises nouvelles, la dernière en date étant le « shutdown », à savoir la fermeture partielle des administrations américaines faute de vote de la loi budgétaire par le Congrès. Ainsi, Wall Street accuse un repli hebdomadaire très marqué, le plus important depuis la crise financière de 2008, avec un S&P 500 à -7,1% et un Nasdaq à -8,4% alors que le CAC 40 perd 3,28%, en dessous des 4 700 points. L’espoir d’un rally de fin d’année n’aura guère tenu. Et pour cause, malgré quelques motifs de satisfaction, ces derniers n’ont pas pesé face aux inquiétudes sur la croissance, les politiques monétaires et la guerre commerciale. Si les marchés ont accueilli favorablement l’élection de Donald Trump il y a 2 ans après quelques jours de scepticisme, force est de constater que sa politique et ses déclarations commencent à faire des ravages et qu’il apparait de plus en plus isolé, même au sein de son propre camp. Le Président américain aurait même eu la tentation de renvoyer Jerome Powell de la présidence de la Réserve fédérale américaine, jugeant inappropriée la récente hausse des taux directeurs. Quoiqu’attendue, cette hausse s’accompagne d’une position moins accommodante puisque l’institution compte poursuivre la réduction de la taille de son bilan à un rythme de 50 milliards de dollars par mois, décision qui a déçu les investisseurs. Par ailleurs, en proie aux craintes de ralentissement de la croissance mondiale, les prix du pétrole continuent de dégringoler, le brent cotant désormais moins de 55 dollars le baril.

Cette semaine, les principales places européennes feront une pause mardi et mercredi. Nous surveillerons toutefois un éventuel compromis sur le « shutdown » ainsi que le vote attendu avant le 31 décembre du budget italien par le Parlement.

Michel Douin
Toutes les chroniques