La stratégie d'investissement

mai 2023

Maintien de notre prudence à court terme et de notre confiance à moyen terme.

Les Bourses ont été calmes et mieux orientées en avril. Leur progression, assez générale en devise locale, a été cependant plus contrastée une fois exprimée en euro compte tenu de l’appréciation de notre monnaie. Du côté des produits de taux, les variations ont été également assez faibles. Les statistiques économiques publiées au cours du mois ont été assez neutres. Du côté de l’inflation, la décrue continue globalement à un rythme assez lent. Les progressions des actions ont été soutenues par ce contexte économique assez bénin et surtout par les publications de résultats trimestriels qui ont dépassé les attentes. Les évolutions des marchés lors des prochains mois resteront toujours très dépendantes du rythme de la décrue de l’inflation, insuffisant aux yeux des banquiers centraux pour baisser la garde, et de l’incertitude sur l’accélération du ralentissement de l’activité. Nous n’avons pas modifié nos objectifs pour les indices actions à fin juin et fin décembre. Même si l’amorce de changement de ton des banques centrales est un facteur de soutien, nous maintenons une approche prudente à court terme compte tenu d’un risque de déception dans les prochains mois. Les indices actions nous semblent disposer d’un potentiel très limité qui ne justifie pas d’augmenter le poids des actions dans les portefeuilles. Nous continuerons à profiter des épisodes d’incertitude et de repli pour le faire au sein des portefeuilles les moins investis. Nous restons constructifs et confiants à moyen terme car la baisse des taux de la FED, qui finira par arriver, pourrait marquer le début d’un nouveau cycle haussier aux Etats-Unis puis en Europe, après un dernier épisode de baisse d’ici à la fin de l’année. Dans cet environnement, une approche assez équilibrée entre actions et produits défensifs dans la construction des portefeuilles semble toujours appropriée.

 

Les Bourses ont été calmes et mieux orientées en avril. Leur progression, assez générale en devise locale, a été cependant plus contrastée une fois exprimée en euro compte tenu de l’appréciation de notre monnaie. Du côté des produits de taux, les variations ont été également assez faibles.

Les statistiques économiques publiées au cours du mois ont été assez neutres. La croissance a été un moins forte qu’au trimestre dernier et un peu inférieure aux attentes. L’activité a cependant marqué une petite accélération au mois d’avril.  En Europe, les rythmes de croissance ont été plus faibles mais en amélioration par rapport au trimestre précédent et supérieures aux attentes. La région continue de flirter avec la récession mais une risée de reprise a soufflé lors des deux derniers mois, grâce à la bonne orientation des activités de services, comme c’est aussi le cas dans la plupart des pays du globe. Le secteur industriel reste en revanche en ralentissement assez généralisé. La Chine a connu une belle embellie de l’activité grâce à la levée des restrictions sanitaires. Ce rebond n’étant pas homogène et encore entravé par le secteur immobilier, les Autorités chinoises continuent à mettre en place des mesures de soutien.

Du côté de l’inflation, la décrue continue globalement à un rythme assez lent. La baisse des cours des matières premières et énergétiques se poursuit et alimentent le reflux de l’inflation totale. Mais l’inflation de base, hors pétrole et produits alimentaires se dégonfle assez lentement. Sans surprise, la FED et la BCE viennent donc de relever à nouveau leurs taux d’intérêt de 0.25%. Pour la première, ce sera peut-être la dernière fois mais elle ne s’attend pas à pouvoir les baisser d’ici à la fin de l’année, contrairement aux anticipations des marchés. La seconde pense même devoir continuer à monter ses taux, là aussi en déjouant les pronostics. Paradoxalement, les marchés n’ont pas manifesté d’inquiétude notable à l’annonce de ces perspectives.

Les progressions des actions ont été soutenues par ce contexte économique assez neutre et surtout par les publications de résultats trimestriels qui ont dépassé les attentes. Ce sont cependant les bons résultats des plus grandes capitalisations qui ont entrainé les indices alors que le reste de la cote connaissait des évolutions plus mitigées. Par ailleurs, les déceptions bénéficiaires ont été souvent durement sanctionnées par les investisseurs. Enfin, aux Etats-Unis comme en Europe, les secteurs plus cycliques sont toujours à la peine, signe d’une certaine fébrilité des investisseurs face aux perspectives de croissance.

Les évolutions des marchés lors des prochains mois resteront toujours très dépendantes des mêmes facteurs : en premier lieu, le rythme de la décrue de l’inflation, réel mais assez lent pour l’instant et tout cas insuffisant aux yeux des banquiers centraux pour baisser la garde, ensuite, l’incertitude sur la vitesse du ralentissement de l’activité. En effet, malgré des indicateurs avancés qui pointent souvent vers une récession en fin d’année, la croissance, qui reste molle, résiste toujours grâce à la baisse du chômage et à la bonne tenue des activités de services.

Bien entendu, il ne faudrait pas oublier le chapitre géopolitique qui peut toujours alimenter la volatilité des marchés : tensions grandissantes entre la Chine et les pays occidentaux ou Taïwan, renforcement de la coopération militaire entre la Russie et la Chine, contre-attaque de l’Ukraine pour reconquérir ses territoires, bras de fer habituel entre Démocrates et Républicains pour relever le plafond de la dette du Gouvernement américain avant le 1er juin. Enfin, les inquiétudes des investisseurs sur les banques n’ont pas totalement disparu, de même que celles concernant l’immobilier commercial ou le tarissement du financement des start-up par les fonds de private-equity qui peinent eux-mêmes à lever des fonds. La fin de l’argent gratuit n’a sans doute pas encore produit tous ses effets…

  

Nous n’avons pas modifié nos objectifs pour les indices actions à fin juin et fin décembre.

 

Même si l’amorce de changement de ton des banques centrales est un facteur de soutien, nous maintenons une approche prudente à court terme compte tenu d’un risque de déception dans les prochains mois. Celle-ci pourrait provenir des nouvelles hausses des taux de la BCE, assez probable au vu du niveau encore élevé de l’inflation. Aux Etats-Unis, c’est la réticence de la FED à baisser rapidement les siens qui pourrait rendre les investisseurs nerveux face à la poursuite du ralentissement de l’activité qui risquerait alors de se transformer en récession.

 

Les indices nous semblent disposer d’un potentiel très limité qui ne justifie pas d’augmenter le poids des actions dans les portefeuilles. Nous continuerons à profiter des épisodes d’incertitude et de repli pour le faire au sein des portefeuilles les moins investis.

 

Nous restons constructifs et confiants à moyen terme car la baisse des taux de la FED, qui finira par arriver, pourrait marquer le début d’un nouveau cycle haussier aux Etats-Unis puis en Europe, après un dernier épisode de baisse d’ici à la fin de l’année.

 

Nous avons modifié quelques opinions sur les actions. Nous gardons une opinion Neutre à court terme et Surpondérer à moyen terme sur les actions européennes et américaines. Nous avons abaissé à Sous-pondérer les actions d’Asie hors Japon et d’Amérique Latine, dont les performances souffrent de la dépréciation des devises face à l’euro. Nous maintenons une position Neutre à court et moyen terme sur les actions japonaises.

Nous avons réduit nos notes sur des secteurs plus cycliques ou plus risqués. Nous ne conservons une opinion positive, à court ou moyen terme, que sur quatre secteurs. Les secteurs avec une opinion négative sont dorénavant plus nombreux. Cette neutralité sur la plupart des secteurs est la traduction qu’une allocation sectorielle équilibrée semble appropriée au contexte actuel.

Nous maintenons une opinion Neutre à court terme et Sous-pondérer à moyen terme sur les produits obligataires. Les produits de taux conservent une tendance globalement neutre à court terme et baissière à moyen terme, à l’exception des obligations convertibles ou à haut rendement qui sont mieux orientées à moyen terme. Nous avons abaissé notre opinion à court terme sur les Obligations émergentes à Sous-pondérer. Leur performance est en effet pénalisée par la vigueur de l’euro face à leurs devises.

Lors de notre dernier Comité d’Allocation d’Actifs de fin avril, nous avons abaissé notre exposition en actions en Europe et aux Etats-Unis dans une moindre mesure.

Nous avons légèrement réduit le poids des produits de taux (obligations émergentes, produits inflation, crédit Europe) tout en remontant celui des liquidités.

Vincent GUENZI

Directeur de la Stratégie d’Investissement

Achevé de rédiger le 8 mai 2023