La chronique boursière

03/10/2022

Spirale baissière…

Les indices actions accusent une troisième semaine de baisse consécutive pénalisés par les politiques toujours plus restrictives des Banques centrales afin de lutter contre les pressions inflationnistes. En effet, l’inflation ressort à 10% au mois de septembre en rythme annualisé en zone euro (avec des prix de l’énergie et de l’alimentation qui ont grimpé respectivement de 41% et de 12%) et se situe à 6,2% au mois d’août aux Etats-Unis, laissant présager de nouvelles hausses de taux de 75 points de base des deux côtés de l’Atlantique. Cette perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevé est renforcée ces derniers jours par les propos de membres de la Réserve fédérale américaine indiquant que les investisseurs ne pourront pas échapper à de fortes hausses des taux au cours des prochains mois et qu’une éventuelle récession n’empêcherait pas l’institution de durcir sa politique monétaire. Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre est intervenue pour calmer les vives tensions sur les marchés obligataires et tenter d’enrayer la dépréciation de la livre sterling mais le 10 britannique clôture malgré tout au-dessus des 4%. Ce réajustement violent des taux un peu partout dans le monde appelle inévitablement à des arbitrages et ce au détriment des actions. En effet, un investisseur américain perçoit désormais un rendement de 3,8% sur la dette à 10 ans supérieur à celui sur le marché actions. Par ailleurs, l’environnement géopolitique continue de se dégrader après le discours vendredi dernier de Vladimir Poutine officialisant l’annexion de quatre régions ukrainiennes et la découverte de fuites de gaz dans le Nord Stream liées probablement à des actes de sabotage. Sur le plan économique, l’OCDE a abaissé sa prévision de croissance mondiale à +2,2% en 2023 contre + 2,8% précédemment. Dans ce contexte, le Stoxx 600 affiche un repli hebdomadaire de 2,35%, le CAC 40 de 2,7% et Wall Street accuse des pertes plus significatives de l’ordre de 5%. A noter que l’euro-dollar cote 0,98, que le brent se stabilise autour de 88 dollars le baril et que l’or revient au niveau des 1 670 dollars l’once. Enfin, le plan d’intervention énergétique européen prévoit la réduction de 5% de la consommation électrique lors des heures de pointes cet hiver et un prélèvement temporaire de 33% sur les bénéfices supplémentaires des entreprises de l’industrie du pétrole brut, du charbon, du gaz et des raffineries.

Le point d’orgue cette semaine sera la publication vendredi du rapport mensuel sur l’emploi américain. Nous prendrons également connaissance des indices ISM et des dépenses de construction aux Etats-Unis ainsi que des chiffres de la production industrielle en zone euro…

Michel Douin
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