La chronique boursière

30/03/2020

Rebond technique…

Malgré une séance de vendredi dans le rouge, les marchés actions européens et américains ont fortement progressé à l’image du CAC 40 qui affiche un gain hebdomadaire de 7,48%. Rebond technique certes avec une volatilité implicite toujours très élevée mais qui s’explique par des mesures tangibles prises aux Etats-Unis. En effet, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu’elle renforçait son programme de rachats d’actifs « sans limite de montants ni de durée » ainsi que de nombreuses opérations de soutien destinées aux prêts étudiants ainsi qu’aux crédits à la consommation et aux entreprises. De son côté, le Sénat américain a voté le plan d’aide de 2 200 milliards de dollars proposé par le gouvernement qui prévoit notamment l’envoi d’un chèque de 3000 dollars par foyer. La question est de savoir si cela suffira à rétablir la confiance alors que les Etats-Unis sont devenus l’épicentre de l’épidémie, que les demandes d’allocations chômage hebdomadaires chômage ont bondi à plus de 3 millions et que Donald Trump a indiqué le prolongement des mesures de distanciation sociale jusqu’au 30 avril. En Europe, la réunion de l’Eurogroupe cette semaine doit débattre de l’émission d’eurobonds ou de celle de lignes de crédit ou d’obligations par le MES (Mécanisme européen de stabilité) afin d’offrir un outil mutualisé de lutte contre la chute de l’activité. Car les conséquences de la crise sanitaire sur les entreprises sont énormes aussi bien au niveau de leurs résultats à l’instar des nombreux avertissements publiés que de leur endettement qui risque de croître sensiblement. Elles sont d’ailleurs invitées à ne pas verser de dividendes ou à suspendre leurs rachats d’actions. Nous surveillerons également, outre l’évolution de la pandémie qui devrait atteindre son pic dans les jours qui viennent en Europe et d’ici deux semaines aux Etats-Unis, les indicateurs d’activité ISM et de confiance à travers le monde ainsi que le rapport mensuel sur l’emploi américain. A noter le repli significatif des prix du pétrole dont le WTI cote à peine plus de 20 dollars le baril alors que l’Arabie Saoudite a confirmé ne plus être en discussions avec la Russie…

Michel Douin
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