La chronique boursière

14/12/2020

Les marchés manquent de carburant…

Les principaux marchés financiers marquent légèrement le pas cette semaine après plus d’un mois de hausse continue et cèdent en moyenne plus de 1%. Les raisons sont multiples. D’abord l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur le plan de relance américain. Les discussions ne sont pas rompues mais républicains et démocrates ne sont toujours pas d’accord. En Europe, un « No Deal » sur le Brexit était plus qu’envisagé vendredi avant que Londres et Bruxelles ne décident dimanche de prolonger leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. Par ailleurs se pose la question de la vaccination des populations après les effets d’annonce sur l’efficacité des différents vaccins et leur homologation d’urgence. Le Royaume-Uni déconseille le vaccin de Pfizer et BioNTech en cas d’importantes allergies, Sanofi et de GSK ont décidé de reporter à fin 2021 la distribution de leur vaccin et près de la moitié de la population française se dit hésitante à se faire vacciner. Or la situation sanitaire continue de se dégrader avec un taux d’infection trop élevé dans de nombreux pays, notamment en Allemagne, qui a renforcé ses mesures de restriction à la veille des fêtes de fin d’année. En outre, d’un point de vue technique, les marchés ont tellement anticipé de bonnes choses avec le newsflow favorable de ces dernières semaines qu’il faut désormais du concret pour consolider la tendance haussière alors que le contexte économique est des plus difficiles. Enfin, sur le front des valeurs, le laboratoire britannique AstraZeneca a annoncé l’acquisition d’Alexion pour 39 milliards de dollars spécialisée dans le traitement des maladies rares et la plateforme d’hébergement Airbnb a gagné plus de 100% lors de son premier jour de cotation à Wall Street.

Cette semaine nous suivrons avec attention la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale et les discussions de la dernière chance entre le Royaume-Uni et l’Union européenne en vue d’un accord de libre-échange même à minima. Sans accord au 31 décembre, le Royaume-Uni abandonnera définitivement l’union douanière et le marché unique. Nous prendrons également connaissance des chiffres de la production industrielle aux Etats-Unis et en zone euro ainsi que des PMI manufacturier et des services toujours en zone euro…

Michel Douin
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