La chronique boursière

09/05/2022

Fort repli des places européennes…

Les marchés actions européens accusent des replis hebdomadaires significatifs de l’ordre de 4 à 5%, pénalisés par l’escalade du conflit russo-ukrainien et la hausse de 50 points de base des taux directeurs américains décidée par la Réserve fédérale. Cette dernière a clairement opté pour une politique monétaire restrictive afin de lutter plus efficacement contre les fortes pressions inflationnistes, ce qui pourrait fragiliser davantage l’environnement macro-économique mondial déjà passablement dégradé. En effet, cette action et celles qui vont suivre font peser un risque sur la croissance alors que pointent déjà les premiers signes de ralentissement puisque le PIB américain au premier trimestre 2022 affiche une contraction de 1,4%. Plus globalement, la dynamique d’activité et des bénéfices des entreprises plutôt bien orientée jusqu’à lors s’en trouvera affectée, plus durement en Europe en raison du risque politique et énergétique élevé. Par ailleurs, la situation sanitaire reste très délicate en Chine en lien avec la politique « zéro Covid » et sans issue claire à court terme malgré les annonces gouvernementales. Enfin, le possible embargo européen sur le pétrole russe entrainera très probablement une nouvelle flambée des prix avec un brent qui cote déjà 113 dollars le baril, ce qui va peser mécaniquement sur le pouvoir d’achat du consommateur. Le sentiment de marché s’est ainsi détérioré au cours des dernières séances et le regain de volatilité témoigne bien des incertitudes actuelles sur l’inflation et la croissance. Pour autant, nous considérons que sur les niveaux actuels, le marché intègre en partie ces facteurs négatifs et que le pic d’inflation a probablement été atteint, au moins grâce aux effets de base. Il faudra cependant plus de visibilité sur les incertitudes actuelles, notamment sur la guerre et la Chine, pour pouvoir envisager une reprise de la tendance haussière. Dans ce contexte, nous préférons adopter une position toujours prudente tout en considérant que la volatilité actuelle peut offrir de nouveaux points d’entrée pour les portefeuilles sous investis même si l’ampleur de la baisse demeure encore difficile à prévoir…

Michel Douin
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