La chronique boursière

11/03/2019

Craintes sur la croissance…

Les marchés actions ont reculé la semaine dernière en raison des incertitudes géopolitiques et des craintes sur la croissance mondiale, l’OCDE ayant d’ailleurs réduit ses perspectives à 3,3% contre 3,5% pour 2019. Les principales Banques centrales ont également alerté sur les risques qui pèsent sur leur économie respective et adopté une position plus accommodante. Des actions ciblées ont été ou vont être annoncées en ce sens. En Europe, de nouveaux prêts à long terme seront accordés aux banques par la BCE (TLTRO) à partir de septembre 2019 et jusqu’en 2021 afin de conserver de bonnes conditions de crédit. En Chine sont prévus cette année des allégements d’impôts et de taxes auprès des entreprises, une augmentation des dépenses publiques d’investissement dans les infrastructures ainsi que des prêts aux petites et moyennes entreprises. Ces annonces interviennent dans un contexte de dégradation de la conjoncture, en témoignent le recul des commandes industrielles en Allemagne en janvier, le très fort recul des exportations chinoises au mois de février et un rapport sur l’emploi américain faisant état de faibles créations d’emplois. En outre, l’environnement géopolitique toujours instable n’inspire pas à redonner pleinement confiance aux investisseurs. Si une issue favorable semble se dessiner sur le volet commercial entre la Chine et les Etats-Unis, c’est toujours l’impasse concernant le Brexit et un éventuel report apparaît comme un moindre mal. Cette semaine pourrait même être décisive puisqu’à 20 jours de la date fatidique qui doit normalement acter la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le Parlement anglais va voter mardi sur une version modifiée de l’accord rejeté massivement en janvier dernier. En cas de rejet de cette nouvelle version, Theresa May demandera mercredi aux députés s’ils veulent sortir de l’Union européenne sans accord. En cas de refus, elle déposera jeudi une motion demandant si le Parlement veut un report. Ce dernier devra être justifié en vue d’être validé par les dirigeants européens. Tout un programme qui risque de créer de la volatilité sur les marchés financiers au gré du résultat des votes…

Michel Douin
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