La stratégie d'investissement

avril 2017

Bon trimestre pour les Bourses avec un net rebond de l’Europe en mars. Et maintenant ?

Qu’espérer des prochains mois ? L’incertitude reste entière aux Etats-Unis. Elle recule en Europe mais une mauvaise surprise ne peut être totalement écartée en mai ou en juin en France. Les marchés actions européens pourraient progresser encore un peu tant que la Bourse de New-York ne recule pas. Nous n’avons pas modifié nos prévisions pour les principaux indices et le potentiel de hausse à court terme est désormais très limité. Nous renforcerions les actions sur repli. Nous adoptons une légère sous pondération à court terme sur les actions américaines et une légère surpondération des actions européennes et émergentes.

Le trimestre s’est achevé sur une note très positive pour les marchés actions qui progressent de 4 à 5% en moyenne dans les pays développés et de 10% dans les pays émergents. L’environnement économique et financier est resté favorable en mars et les perspectives bénéficiaires des entreprises se sont encore améliorées.
L’optimisme des marchés américains ne se dément pas, les investisseurs minimisant les échecs législatifs du Président Trump. La correction, ou plutôt la pause du mois de mars, a été mineure et sans doute insuffisante pour augmenter l’attractivité des actions américaines. Cependant, le phénomène marquant de ce mois a été le rattrapage des actions européennes. La baisse du risque politique, à la suite des élections aux Pays-Bas et avec l’évolution des sondages en France, a en effet entrainé un retour, encore timide, des investisseurs internationaux.

Les marchés obligataires ont été moins bien orientés sur le trimestre, enregistrant des performances neutres à négatives (jusqu’à -3% pour les emprunts d’Etat les plus longs). Les obligations privées à haut rendement et les obligations émergentes se sont mieux comportées (entre 1 et 3% de gain). Mais sur le dernier mois, presque tous les actifs obligataires ont baissé. La remontée des taux de la FED de 0.25% a en effet entrainé des perturbations, assez modérées et sans doute temporaires. En effet, les anticipations d’inflation se stabilisent, ce qui était également attendu, alors que la forte hausse de l’énergie et des matières premières, en glissement sur un an, arrive à son terme. Les dernières communications de la FED et de la BCE ont d’ailleurs été jugées très raisonnables et moins inquiétantes pour les taux d’intérêt.

Qu’espérer des prochains mois ?
L’incertitude américaine reste entière. L’échec de l’annulation de « l’Obama Care » prive le gouvernement de plusieurs centaines de milliards d’économies qui aurait été utilisées en partie pour financer le programme de relance économique et de baisse des impôts. De nouvelles négociations entre le Congrès et la Présidence seront d’autant plus nécessaires pour aboutir à la mise en place des réformes promises par Donald Trump. Pour avoir un effet sur la croissance cette année (et donc sur la Bourse…) il faudrait que toutes ces lois soient votées avant l’été. Ce qui n’est pas acquis. Quelques mesures limitées de baisse des impôts semblent assez réalisables et pourraient peut-être éviter de trop fortes déceptions. En définitive, il nous semble que les Bourses américaines ont suffisamment anticipé toutes ces mesures et qu’il faut maintenant des faits concrets pour les stimuler davantage. A contrario, les marchés américains ne semblent pas surévalués non plus ce qui limite le risque de baisse. Attention donc à l’ampleur des déceptions plus qu’aux déceptions elles-mêmes !

L’incertitude recule-t-elle en Europe ? Oui indéniablement au vu des sondages, mais le risque de mauvaise surprise ne peut pas être encore totalement écarté. Pour l’instant, grâce à un environnement économique satisfaisant, les marchés actions européens pourraient progresser encore un peu si la Bourse de New-York ne recule pas.

Nous conservons notre scénario global : reprise modérée de l’inflation et de la croissance, hausse limitée des taux d’intérêt. Mais les risques politiques persistent, même s’ils se sont déplacés en partie de l’Europe vers les Etats-Unis.
A nouveau, nous avons décidé de ne pas modifier nos principales prévisions pour l’instant, hormis une légère baisse des objectifs sur le Nikkei.

De ce fait, le potentiel d’appréciation à court terme des indices actions s’est encore réduit. Les objectifs des indices européens sont même dépassés. A moyen terme, malgré la baisse du risque politique européen, l’incertitude sur les réformes aux Etats-Unis bloque les révisions haussières des profits, de la croissance et donc celles des prévisions sur les indices. Par ailleurs, nous avons un peu abaissé nos objectifs de hausse pour les taux souverains américains et allemands.
Nous renforcerions les actions sur repli. Nous adoptons une position de légère sous pondération à court terme sur les actions américaines et de légère surpondération des actions européennes et émergentes. A moyen terme, nous gardons une position Surpondérer sur les Bourses américaines et européennes.

Nous avons légèrement modifié nos préférences sectorielles à court terme. Le maintien des incertitudes entretient un climat de taux plus bas et favorable aux secteurs défensifs. Nous avons relevé à Surpondérer les secteurs Biens de Consommation non cycliques et la Santé, à Neutre ceux des Télécoms et des Services Publics. Nous avons abaissé à Neutre celui de l’Automobile.

Nous maintenons une position Neutre sur le dollar qui devrait continuer à fluctuer entre 1.05 et 1.10 face à l’euro.

Nous gardons une position Neutre à court terme sur les produits de taux.
Nous sous-pondérons les emprunts d’Etat. Nous continuons à préférer les produits de taux flexibles qui peuvent s’adapter à la baisse comme à la hausse des taux longs. Nous privilégions les obligations privées mais nous avons abaissé à Neutre les obligations à haut rendement américaines. Nous avons relevé notre recommandation à court terme sur les obligations émergentes à Surpondérer.

Achevé de rédiger le 7 avril 2017.