La chronique boursière

15/10/2018

Vent de panique sur les marchés…

Les bourses mondiales ont fortement consolidé la semaine dernière. L’indice CAC 40 abandonne 4,91% sous la barre des 5100 points, le Dow Jones 4,19%, le Nasdaq 3,74%, le S&P 500 4,10% et le Stoxx 600 4,64%. Aucune place n’est épargnée. Les marchés du crédit, contrairement à la baisse généralisée du mois de février, ont été relativement épargnés par ce mouvement à l’exception du haut rendement américain. En effet, les facteurs de risque identifiés depuis plusieurs semaines se sont cristallisés et enchainés au cours de ces derniers jours. La poursuite de la guerre commerciale lancée par l’administration américaine, l’instabilité politique et économique dans les pays émergents, les difficultés budgétaires en Italie, les incertitudes liées au Brexit et la hausse des prix du pétrole ont coïncidé avec la remontée des taux longs américains, principal vecteur de la baisse. Un cocktail explosif renforcé par des flux vendeurs d’ordre technique auxquels ne participent pas les adeptes de la gestion traditionnelle.

Dans ce contexte, les valeurs de croissance et les valeurs technologiques, les plus recherchées depuis le début de l’année, ont été les plus pénalisées. Le secteur du luxe a particulièrement souffert suite à l’abaissement d’opinion de Morgan Stanley de « neutre » à « sous-pondérer » avec pour argument son exposition à la Chine, principale victime de la crise commerciale menée par les Etats-Unis et dont les perspectives de croissance ont été révisées à la baisse pour 2018 et 2019 par le FMI à l’instar de l’Europe. Pour autant, Donald Trump entend prendre encore davantage d’initiatives pour freiner la croissance chinoise et a critiqué lourdement la Réserve fédérale américaine sur sa politique de normalisation monétaire.

Cette semaine, nous suivrons avec attention mercredi les négociations décisives entre Européens et Britanniques concernant le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne alors que le risque d’un échec n’est plus du tout à exclure. Le gouvernement italien doit transmettre aujourd’hui son projet de budget 2019 à la Commission européenne au lendemain des élections en Bavière qui fragilisent Angela Merkel. Nous surveillerons également les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis et ceux de l’inflation en zone euro et en Chine ainsi que les minutes de la Fed alors que s’ouvre la saison des publications de résultats trimestriels.

Michel Douin
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